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Controverses et perspectives sur les LEDS

  • Mais toutes ces controverses n’étaient rien à côté de ce qui attendait les LED.

L’histoire, fort récente d’ailleurs, des lasers dermatologiques, est émaillée de mises en cause parfois véhémentes mais qui n’ont jamais arrêté leur essor.

Dans les années 80, le Professeur Vilain, maitre à penser des chirurgiens plasticiens, personnage talentueux à l’humour ravageur, faisait rire ses collègues en déclarant : laser à quoi ? Laser à rien.

Aujourd’hui, les mêmes, qui ont vu leur activité mise en cause par les soins médicaux, notamment par laser, ne gouteraient guère la plaisanterie.

Un peu plus tard, on a vu l’arriver du laser vasculaire Yag-KTP bousculé les lasers à colorant pulsé. Il faut rappeler qu’à l’époque existaient quelques centres lasers, véritables forteresses équipées d’appareils dont le prix d’achat et le coût d’entretien étaient pharamineux. Le laser Yag-KTP a changé le paysage puisqu’il a permis aux dermatologues de s’équiper en cabinet, rendant ces traitements de couperose ou d’angiomes réellement accessibles au public.

Puis ce fut le tour de la lumière pulsée ou lampe flash. La réaction fut encore plus virulente, d’autant que les premiers appareils étaient aussi chers que difficiles à maitriser. Aujourd’hui, cette technologie s’est répandue dans les cabinets de dermatologie et médecine esthétique et comme elle commence à inonder également  les instituts de beauté, elle est probablement devenue la forme la plus accessible au public du monde des lasers.

Mais toutes ces controverses n’étaient rien à côté de ce qui attendait les LED...

 

Dr François Michel (Dermatologie)- Thiers

 

L’histoire, fort récente d’ailleurs, des lasers dermatologiques, est émaillée de mises en cause parfois véhémentes mais qui n’ont jamais arrêté leur essor.Dans les années 80, le Professeur Vilain, maitre à penser des chirurgiens plasticiens, personnage talentueux à l’humour ravageur, faisait rire ses collègues en déclarant : laser à quoi ? Laser à rien.

Aujourd’hui, les mêmes, qui ont vu leur activité mise en cause par les soins médicaux, notamment par laser, ne gouteraient guère la plaisanterie.

Un peu plus tard, on a vu l’arriver du laser vasculaire Yag-KTP bousculé les lasers à colorant pulsé. Il faut rappeler qu’à l’époque existaient quelques centres lasers, véritables forteresses équipées d’appareils dont le prix d’achat et le coût d’entretien étaient pharamineux. Le laser Yag-KTP a changé le paysage puisqu’il a permis aux dermatologues de s’équiper en cabinet, rendant ces traitements de couperose ou d’angiomes réellement accessibles au public.

Puis ce fut le tour de la lumière pulsée ou lampe flash. La réaction fut encore plus virulente, d’autant que les premiers appareils étaient aussi chers que difficiles à maitriser. Aujourd’hui, cette technologie s’est répandue dans les cabinets de dermatologie et médecine esthétique et comme elle commence à inonder également  les instituts de beauté, elle est probablement devenue la forme la plus accessible au public du monde des lasers.

Mais toutes ces controverses n’étaient rien à côté de ce qui attendait les LED.

Quand cette technique commence à être présentée en congrès vers 2005, l’establishment hoche la tête : ça ne fait pas mal et ça prétend marcher ? Allons donc ! No pain, no gain (pas de douleur, pas d’effet).

Puis viennent carrément des articles visant à discréditer les LED. 

Citons tout d’abord :

  • J Biomed Opt. 2010 May-Jun;15(3):038002. doi: 10.1117/1.3449736.Nonablative skin rejuvenation devices and the role of heat shock protein 70: results of a human skin explant model.Helbig D, Moebius A, Simon JC, Paasch U

Disons le tout net, qu’un travail tel que celui-ci puisse être imaginé puis publié est tout simplement sidérant. En effet, le but de l’étude est de montrer que les LED n’augment pas des protéines dues aux chocs thermiques et les auteurs en concluent qu’elles sont par conséquent inefficaces. On croit rêver car la spécificité des LED est précisément d’agir sans chauffer. Néanmoins, cet article a été immédiatement répercuté dans la presse dermatologique française sans que quiconque ne réagisse.

Autre article contestant l’effet des LED, une étude contradictoire, chose rarissime, jamais encore observée dans ce domaine, reprenant la publication initiale de 2004 et disant ne retrouver aucune amélioration. Il faut ici apporter quelques précisions. Voici lles références de l’étude de 2004 :

  •  A novel non-thermal non-ablative full panel LED photomodulation device for reversal of photoaging : digital microscopic and clinical results in various skin types. , Weiss RA, Weiss MA, Geronemus RG, McDaniel DH. , J Drugs Dermatol. 2004 Nov-Dec;3(6):605-10

Les auteurs décrivent l’amélioration Clinique et paraclinique après traitement.

L’étude contradictoire porte un titre très accrocheur : 

  • In the eye of the beholder--skin rejuvenation using a light-emitting diode photomodulation device.Boulos PR, Kelley JM, Falcão MF, Tremblay JF, Davis RB, Hatton MP, Rubin PA.Dermatol Surg. 2009 Feb;35(2):229-39. doi: 10.1111/j.1524-4725.2008.34414.x

Les auteurs de l’étude contradictoire se contentent de montrer des photos avant après à des observateurs alors que l’étude initiale était beaucoup plus complète dans sa méthodologie. Schématiquement, on évalue un résultat esthétique sur l’avis des patients et des médecins, sur les photos et sur les techniques biométrologiques ( profondeur des rides, etc…). Il faut aussi savoir que les photos médicales standardisées sont prises à 20 centimètres, une distance à laquelle on ne regarde jamais son entourage, ce qui modifie l’impression puisque l’œil travaille différemment selon la distance à laquelle il se trouve par rapport au sujet. Pour plus d’information, on lira « la dimension cachée », ouvrage passionnant d’E.T Hall.

Bref, quand les patients sont satisfaits et que la mesure de profondeur des rides montrent un effet, c’est qu’il s’est passé quelque chose et l’étude contestataire est donc elle-même très contestable car peu sérieuse dans sa méthodologie.  De toute façon, d’autres études et particulièrement celles de Daniel Barolet ont largement prouvé leur efficacité en anti aging.

En fait, la contestation la plus troublante a visé une superbe étude pilote évaluant l’effet des LED dans les suites de radiothérapie sur cancer du sein :

  • Deland MM , Weiss RA , McDaniel DH ,Geronemus RG, Treatment of radiation-induced dermatitis with light-emitting diode (LED) photomodulation., Lasers Surg Med. 2007 Feb;39(2):164-8.

Les résultats montrent une diminution très nette de l’inflammation, ouvrant des perspectives magnifiques sur un soin d’accompagnement simple, doux et peu onéreux. 

Or, une étude  a été publiée, reprenant en principe le même protocole et ne retrouvant pas d’amélioration significative : 

  • Dermatol Surg. 2010 Dec;36(12):1921-7. doi: 10.1111/j.1524-4725.2010.01801.x. Epub 2010 Nov 11. A randomized, controlled, double-blind study of light emitting diode photomodulation for the prevention of radiation dermatitis in patients with breast cancer. Fife D, Rayhan DJ, Behnam S, Ortiz A, Elkeeb L, Aquino L, Eduardo Roa D, Ramsinghani N, Kuo J, Newcomb R, Zachary CB, Kelly KM. 

Comment expliquer cette différence ?On peut simplement constater que Deland a utilisé le panneau LED directement au contact de la peau, contrairement au mode d’utilisation normal de l’appareil à quelques centimètres. Quand on sait que l’énergie lumineuse diminue en fonction du carré de la distance et que l’appareil utilisé est peu puissant, ce pourrait être une explication. 

En fait, si les connaissances médicales étaient moins cloisonnées, la communauté dermatologique saurait que les cancérologues utilisent couramment des lasers en lumière rouge émettant de fait la même lumière, mais colimatée, et avec d’excellents résultats sur les mucites post radiothérapiques ou post chimiothérapiques. Il semble donc logique que les LED agissent dans les mêmes indications à condition d’avoir un réglage approprié.

Quoi qu’il en soit ces « contre études » ont largement alimenté la campagne anti LED et un sommet du genre a été atteint avec une « controverse » où l’un des deux orateurs supposé défendre, ridiculisait les LED et leurs utilisateurs tandis que l’autre rapportait les études négatives, tout ceci avec un humour caustique que le Professeur Vilain aurait certainement apprécié. 

Honnêtement quand on sait que ces attitudes retardent la mise en place de soins d’accompagnement dans des centres anti cancéreux, tout ceci est consternant.

Sur le plan de la santé publique, on a aussi accusé les LED d’être dangereuses pour les yeux.Il faut savoir que l’œil ne se défend pas contre la lumière vive si d’une part elle de couleur turquoise et d’autre part si elle est dans les infra rouges invisibles. Or, les enseignes de pharmacies par exemple sont de couleur verte d’où un risque présenté le plus sérieusement du monde par un industriel-physicien lors d’un congrès, oubliant seulement que pour que cette lumière non colimatée devienne dangereuse, il faudrait avoir l’œil collé dessus… à trois mètres du sol !

En ce qui concerne les lasers LED en infra rouge proche utilisés sur les routes ou dans les salles de conférences, on n’a pas d’études sur leur dangerosité potentielle mais d’une part, l’intensité reste limitée et d’autre part, l’effet des LED rouge et infra rouge proche est bénéfique sur l’œil, particulièrement sur la DMLA.


Enfin, les LED ont été mises en cause sur le plan écologique, et on pourrait dire que la fabrication à grande échelle de ces ampoules va nécessiter l’utilisation de métaux rares mais en contrepartie, l’éclairage avec les LED crée une telle économie d’électricité qu’elle devrait permettre la fermeture de 130 centrales énergétiques,  nucléaires entre autres, aux USA d’ici 2025 si 20% de la lumière est produite par LED.


Quand on constate la véhémence de ces attaques, on pense au remarquable livre de Nassim Nicholas Taleb intitulé le cygne noir. L’auteur, ancien trader est devenu philosophe des mathématiques spécialisé dans les événements imprévisibles. Le titre vient de la stupeur de voyageurs découvrant en Afrique des cygnes noirs, chose a priori impensable. Il cite comme exemple de cygnes noirs l’informatique, le laser et internet. Et quelles sont les caractéristiques des cygnes noirs ?

En quelques mots, tout commence discrètement et les auteurs eux-mêmes n’ont souvent pas idée du potentiel à venir de leur création. Puis progressivement, le concept commence à émerger avec  face à lui une critique virulente ou l’arme du ridicule, ces critiques venant essentiellement de l’establishment et l’auteur, pétillant de malice, nous conseille de prendre garde aux experts porteurs de certitudes et d’une cravate. Mais cette nouveauté finit par s’imposer jusqu’à entrer dans le quotidien de tous et alors, les mêmes experts déclarent avec le même aplomb qu’ils l’ont toujours su et nous démontrent avec moult preuves pourquoi ce phénomène devait nécessairement s’imposer. Et tout le monde les croit.

NNT comme il se nomme lui-même dans le livre, cherche à comprendre cette quasi schizophrénie due pour lui au fait que nous croyons savoir alors que nous ignorons beaucoup, que notre vision du passé est toujours réinterprêtée à la lumière des événements présents et que nous voyons l’avenir comme une amplification du présent. Tout ceci fait partie de l’esprit humain qui a toujours besoin de se rassurer avec des préjugés et des explications.

Alors, que faire ?

Tout simplement observer autour de soi sans préjugés, en constatant, tout simplement. Et si, au milieu des événements qui vont et viennent de façon chaotique on observe quelque chose qui ne disparait pas mais imperceptiblement prend de l’importance malgré le feu des critiques, il s’agit peut-être d’un cygne noir qui va changer le cours des choses en vertu de l’effet papillon, sachant que plus le monde est connecté et plus les cygnes noirs sont nombreux, rapides et puissants.

Les LED sont-elles un cygne noir ?

C’est probable.Et ceux qui tentent de les étouffer en médecine vont-ils finalement se les approprier ? C’est possible mais pas certain car si  le rôle de la Led Academy est bien sûr de travailler inlassablement à révéler aujourd’hui leur potentiel médical, c’est également de leur garder une finalité éthique à l’avenir.

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