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Ou l'esthétique vient au secours de la médecine

Chers amis,      

             
Pour inaugurer cette nouvelle aventure, j’ai choisi de vous présenter le Dr VO Quang Dang Paul
Membre actif de la Led Academy, il est  spécialisé dans  l’effet des micros courants au niveau des tissus. Son expérience dans la prise en charge  pluridisciplinaire des patients cancéreux l’a conduit à s’interroger sur leur retour au «  bien-être »  si fragile après une  si lourde épreuve.

La peau en  est certainement le premier reflet.
Ainsi l’esthétique, vient au secours de la médecine. Elle devient médecine esthétique et reprend ses lettres de noblesse. (Une discipline à part entière).

L’examen du patient est primordial. L’apport des micros courants et de la photobiomodulation  associés ou non à des injections  mesurées (acide hyaluronique, Ha Ca)  permet de rétablir l’harmonie.
Ce magnifique article nous conduit, vers une autre pratique plus subtile .Il nous renvoie à l’exercice médical de nos maitres .Poser un diagnostic  précis, pour un « nano geste » thérapeutique. Voilà  l’enjeu de cette médecine non linéaire

Correction esthétique du visage des patientes atteintes d’un cancer du sein et traitées : contraintes, choix des méthodes et résultats.

Dr Paul VO Quang Dang (Paris) (Led Academy)

A très bientôt et merci de votre patience

Dr Michèle Pelletier Aouizérate
(Led Academy President)

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Correction esthétique du visage des patientes atteintes du cancer du sein et traitées : contraintes, choix des méthodes et résultats


Introduction

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent de la femme. Chaque année, 53 000 nouveaux cas sont diagnostiqués en France. La plupart des patientes traitées seront guéries ou vivront avec un cancer sans progression.

Mais si nous savons mieux traiter cette pathologie, nous ne saurions pas encore éviter la toxicité des chimiothérapies ou de leur association avec la radiothérapie. Des complications induites iatrogènes immédiates ou tardives ne sont pas rares. Certaines sont graves et constituent une urgence médicale comme la neutropénie fébrile, le syndrome de lyse tumorale massive, la dénutrition de stade 3,…, d’autres bénignes vont entraîner la chute des cheveux et des sourcils ou altérer la qualité de la peau. Plus tard encore, c’est le second cancer qui nous préoccupera pendant le suivi des patientes.

La présente publication se limite aux problèmes d’altération de la peau du visage suite aux traitements. Ils font rarement l’objet de publication médicale française ou internationale.
Pourtant, à notre avis, leur connaissance est fondamentale car la persistance du vieillissement accéléré du visage ou de l’exagération des rides observés, est ressentie par les patientes guéries ou en rémission comme un frein au retour à une vie « normale » après le cancer. Enfin, des solutions thérapeutiques  adaptées sont proposées.


Bref rappel des types de cancer du sein de la femme et de leur traitement spécifique respectif

L’histologie, l’immuno-histologie et le bilan d’extension avant le traitement distinguent 2 types de cancer du sein dont les prises en charges thérapeutiques sont différentes.

1. Le carcinome in situ
Il est souvent localisé de stade TN0M0. Hormono-dépendant  (RO+++, RP+/+++,  HER2-), c’est un cancer de pronostic favorable ayant un index mitotique faible. Il survient surtout après la ménopause (2/3 des cas)


2. Le carcinome invasif
Il est soit localisé, soit étendu de stade TNXM0 ou TNXMX. Non hormono-dépendant avec triple négatifs (RO-, RP-, HER2-), ou avec une surexpression  des récepteurs membranaires HER2 (RO-, RP-, HER2+/++), c’est un cancer agressif ayant un index mitotique élevé. Il survient souvent chez des patientes plus jeunes (1/3 des cas)

Le cancer in situ localisé, ou hormono-dépendant bénéficie du gold standard du traitement suivant : chirurgie première, radiothérapie adjuvante suivie d’hormonothérapie (Tamoxifène : avant la ménopause, Anti-aromatases après la ménopause) pendant 5 ans.

Le cancer invasif, étendu ou non hormono-dépendant bénéficie du traitement suivant : chimiothérapie séquentielle néo-adjuvante (4xFEC suivis de 4xTAXOL), chirurgie en 2è intention, puis radiothérapie de clôture. En cas de surexpression de HER2, l’Herceptin pourrait être administré.

La chirurgie carcinologique du cancer du sein suit des règles précises :
- ablation de la tumeur en 1 seul bloc avec respect strict de la marge saine de 1cm
- recherche du ganglion sentinelle avec examen extemporané en coupes plus fines que la norme. Lorsque celui-ci est envahi, le curetage de la chaine ganglionnaire du membre supérieur du même côté que la tumeur est de règle.


Effets secondaires cutanés de la chimiothérapie séquentielle ou de l’association de la chimio-radiothérapie

Il y a peu de publications médicales sur le sujet mais la peau comme d’autres tissus à multiplication cellulaire rapide (moelle osseuse, cheveux, la muqueuse digestive,…) est l’une des cibles collatérales des médicaments antimitotiques (1).

Les FEC sont particulièrement délétères pour la peau mais tous les médicaments antimitotiques ont un effet plus ou moins néfaste sur ce tissu. Il y a un effet dose-toxicité manifeste : la toxicité médicamenteuse apparaît au fur et à mesure que les cures de chimiothérapie s’avancent et devient maximale à partir de la 3è ou 4è cure. Elle s’accentue aussi à l’association des drogues avec de la radiothérapie. L’hormonothérapie assèche durablement la peau; s’y ajoute la raréfaction des tissus de soutien. Fréquente à ce stade du traitement, la dénutrition va compliquer le tableau clinique. Il en résulte la formation précoce et exagérée des rides et des lacunes, déterminant ainsi le vieillissement accéléré du visage.

L’institut Gustave Roussy VilleJuif parle brièvement d’éruptions cutanées de type d’allergie (2) et la clinique Mayo USA (3) soulève à  juste titre le changement de la texture de la peau : sécheresse, rougeur, irritation et souvent sensation de brûlure; ces troubles peuvent demeurer des années après le traitement. Leur présence a un impact psychologique certain ; elle est mal vécue par des patientes car elle leur rappelle quotidiennement la maladie initiale alors qu’elles tentent de l’oublier.

Terrains, contraintes et spécificité des solutions thérapeutiques proposées

Des demandes de soins médicaux esthétiques dans notre cabinet viennent principalement des patientes guéries ou en rémission au moment où elles vont reconstruire leur vie et où de nouveaux projets de vie prennent forme.

Les motifs ne sont guère différents de ceux d’autres femmes :
- réduction des rides
- correction du vieillissement accéléré du visage

C’est la finalité des demandes qui est spécifique : « me rendre la peau d’antan afin d’être comme les autres »

C’est leur terrain spécifique qui exige une prise en charge esthétique spécifique en raison de l’hypersensibilité cutanée observée. Nous notons :
- d’une part, l’exagération de la douleur aux actes d’injections transcutanées ou d’effraction de la peau (mésolift, comblement, …)
- d’autre part, l’exagération de réponse aux produits injectables (rougeur, œdème, irritation et nodules sous-cutanés)
- enfin, l’apparition tardive de nodules sous-cutanés infra-centimétriques et sensibles aux points d’injection des produits de comblement

Ces réactions d’hypersensibilité cutanée induite sont constantes chez la plupart des patientes reçues. Elles apparaissent soit immédiatement pendant la séance de soins, soit à distance (24-48h) et peuvent persister plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour les nodules sous-cutanés. Même bénignes, elles génèrent néanmoins des gênes et des angoisses et aux patientes, et au médecin.

Mais c’est surtout la méconnaissance du futur des nodules sous-cutanés que nous avons donc décidé d’instaurer un traitement séquentiel suivant :
- le micro-courant anti-âge (MCAA) associé aux LEDs médicaux (couleur jaune ou orangée) en traitement de première intention de réparation
- et éventuellement des injections de faibles quantités d’AH réticulé ou d’HaCa en traitement adjuvant de correction

Le MCAA et les LEDs médicaux ont l’avantage d’être des traitements anti-âge efficaces et sûrs, sans effraction cutanée. Ayant fait l’objet de publication récente dans les pages de la revue AFME (4), les 2 méthodes abonderaient la production d’ATP mitochondriales et stimuleraient la production du collagène, de l’élastine, du tissu de soutien et la multiplication cellulaire. Il en résulte d’une rénovation structurelle de la peau faite de comblement progressif des espaces lacunaires et d’amélioration de l’éclat et de la texture de la peau ; l’ovale du visage tiré vers le haut sera ainsi redessiné. 10 à 15 séances de 30mn chacune seront proposées en raison de 1 à 2 séances par semaine.

En phase adjuvante, en cas d’imperfections localisées persistantes, les comblements par l’AH réticulé ou par l’HaCa pourraient être proposés mais ils sont parfois refusés par les patientes. Nous utilisons toujours de faibles quantités de produits (0.25 à 1cc maximum) réparties sur plusieurs zones d’injection afin d’éviter la formation de nodules sous-cutanés imprévisibles. Nous parlons plutôt de retouches que de vrais comblements.

La combinaison entre le MCAA, les LEDS et les comblements même avec de faibles quantités de produit injectable offre toujours des résultats esthétiques de qualité.

Quant au mésolift, en raison de multiples micro-injections pratiquées en 1 seule séance, sa tolérance par de telle peau semble médiocre. Il y a eu de la douleur, des rougeurs et des irritations pendant plusieurs semaines. Nous avons préféré renoncer à ce type de traitement.

Nous reverrons nos patientes pour contrôle à T6mois, T12mois et T18mois. Un traitement d’entretien d’une séance par mois ou tous les 2, 3 mois est alors décidé au cas par cas. 

Précautions

Il est de règle de toujours demander un bilan biologique complet avant le traitement. Nous avons ainsi une appréciation précise de l’état général des patientes, de l’impact des chimiothérapies sur les tissus et du devenir de la tumeur traitée.

 Il faut chercher :
- une dénutrition à minima avec une hypo-albuminémie de stade 1 entre 35 et 41g/l ; elle est fréquente et peut retarder une cicatrisation ou altérer sa qualité. Une dénutrition importante de stade 2 (hypo-albuminémie entre 20 et 35g/l) n’est pas rare et peut compliquer des actes de comblement esthétique (douleur, hypersensibilisation cutanée, surinfection,..). L’hypo-albuminémie grave de stade 3 se voit plutôt lors de la chimiothérapie active Rappelons que la HAS souligne que le seul dosage de l’albuminémie est suffisant pour poser le diagnostic de dénutrition.
La dénutrition complique toujours la maladie cancéreuse, même en phase de rémission. La prescription des compléments alimentaires hyperprotéinés est décidée pendant 2 à 3 mois jusqu’à sa correction.

Pour information, dans un service de soins de support d’hémato-oncologie (SSHO), la  dénutrition est très fréquente chez des cancéreux (5)(6). Elle constitue un facteur d’aggravation majeure, impliquant des complications et de la tumeur, et de ses traitements (7). La nutrition à doses suffisantes (2500KcalJour + éléments de traces) est fondamentale en cancérologie et l’alimentation complémentaire (par voie orale, entérale ou parentérale) est un acte médical recommandé (8).

Les photos suivantes illustrent parfaitement le rôle délétère de la dénutrition impliquée dans l’aggravation de la maladie cancéreuse

 
Sarcome du sacrum (voir photos ci-contre)
Malade dénutri    Nutrition hyperprotéinée avec éléments de trace
Complication de la radiothérapie  Stérilisation des plaies
Infection BMR / Menace de rejet du greffon Bonne cicatrisation du greffon
    

- une hyper-lymphocytose chronique ou sa cinétique défavorable observée aux 3 contrôles répétés à 3 semaines d’intervalle. Elle pourrait prédictif d’un risque de rechute de la maladie initiale, surtout lorsqu’elle est accompagnée une LDH sérique élevée
 Il est préférable de surseoir aux soins esthétiques et de rechercher la cause de  l’hyper-lymphocytose persistante.

- une vitesse de sédimentation plus haute que la norme. Elle est toujours suspecte et doit être vérifiée. Selon nos observations : « sans inflammation, il n’y a pas de transformation possible de cellule métaplasique en cellule néoplasique ».

- Un CA15.3 fluctuant au dessus de la norme aux contrôles biologiques périodiques est synonyme de mauvaise augure. Ce marqueur a peu de valeur diagnostique mais il est d’une grande aide dans le suivi de la maladie traitée.

Ces troubles des constantes sanguines doivent être connus par le médecin afin d’adapter sa décision thérapeutique et de choisir le type de soins esthétiques. Par ailleurs, leur connaissance lui permet de prévenir ou de quantifier le risque des complications lorsque celles-ci surviennent malgré tout.

 
Commentaires

Premières photos
TJ0 : Complications cutanées des chimiothérapies
- vieillissement accéléré du visage de la patiente de 65 ans (2 ans après traitement)
- rides anormalement nombreuses de la patiente de 53 ans (3 ans après traitement)

Deuxièmes photos
Résultats intermédiaires
Respectivement à T2mois et à T3 mois : début d’amélioration de la qualité cutanée et  comblement progressif des rides.
Traitement adjuvant 
- patiente de 65 ans : comblement de la base du nez avec du HaCa. Bonne tolérance
- patiente de 53 ans : mésolift (poly-vitamines +AH libre) et comblement avec HaCa Mauvaise tolérance cutanée et abandon des injections

Troisièmes photos
Résultats complets à distance
Respectivement à T12 mois et T18 mois : résultats esthétiques satisfaisants de qualité


Conclusion

L’hypersensibilité cutanée du visage induite par les chimiothérapies chez des patientes atteintes du cancer du sein nous oblige à adapter une nouvelle stratégie séquentielle de soins esthétiques :
- d’abord, la réparation structurelle de la peau par de nouvelles techniques sans effraction cutanée : le MCAA et les LEDS médicaux
- puis, la correction des défauts persistants par des injections de faibles quantités de produits de comblement.

La tolérance de la peau et la qualité des résultats observés nous dictent que le nouveau concept est judicieux. Efficace et sûr, il mérite d’être largement adopté et diffusé.

Mais au-delà des problèmes spécifiquement causés par le traitement du cancer du sein, nous nous interrogeons déjà sur le rôle des chimiothérapies impliquées dans des cas de soins esthétiques et qui se compliquent malgré le respect des précautions d’usage par le médecin.

C’est dire qu’en amont des soins esthétiques, il est important de s’enquérir des ATCDs médicaux et chirurgicaux des patients à la recherche de toutes pathologies (cancer, maladie auto-immune,..) traitées par des agents antimitotiques et d’adapter ainsi le traitement

C’est une pratique moderne de la médecine esthétique –adapter les techniques aux terrains ou réparer avant de corriger- en réponse à des demandes et des exigences d’une société en pleine mutation.

 

Mots Clés
Cancer du sein, chimiothérapie et complications, peau et cancer, soins de support en oncologie, nutrition, albumine, MCAA, LED
Breast cancer, chemiotherapy andcomplications, skin and cancer, support care oncology, nutrition, albumin, AAMC, LED

Références

1. Auffret N, Complications cutanées des chimiothérapies, Lettre du cancérologue, Vol XVI, n°9, nov 2007, 401-404
2. Institut Gustave Roussy, Les effets secondaires potentiels les plus fréquents des traitements de chimiothérapie et thérapeutiques ciblées dans le cancer du sein, Sept 2007
3. Sheryl M. Ness, R.N, The MAYO Clinic, Skin, hair care concern cancer survivors, Mars 2012
4. Vo Quang Dang P, Apport du traitement combiné des micro-courants anti-âge (mcaa) et des LEDs médicaux dans la correction esthétique du visage, revue AFME, Décembre 2011, 17-21
5. Raynard B, La nutrition en OncoHématologie, Questions de Nutrition clinique de l’adulte, SFNEP 2006, 137-44
6. Sarhill N, Mahmoud F, Waish D, Nelson KA, Komurcu S, et all. Evualation of nutritional status in advanced metastatic cancer, Support care cancer, 2003; 11(10): 652-9
7. Vo Quang Dang P, Albumine, marqueur indépendant du pronostic des cancers métastatiques compliqués – Étude de 64 cas cliniques – communication SSHO, 2007
8. Bachmann P, Marti-Massoud C, Blanc-Vincent MP, Desport JC, Colomb V, Dieu L, et coll.. Standards, Options et Recommandations. Nutrition en situation palliative ou terminale de l’adulte porteur de cancer évolutif, FNCLCC , juillet 2001

 

 

 

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